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Treujenn Gaol

Les Rencontres internationales de la clarinette populaire en Bretagne

19 Décembre 2005 , Rédigé par Yvonig Publié dans #Treujenn gaol

Du 25 au 28 Mai 2006 - 18ème rencontres de clarinette populaire à  POULLAOUEN (29) et GLOMEL (22) !

Les Rencontres internationales de la clarinette populaire réunissent, depuis 1989, des musiciens du monde entier autour de cet instrument universel. L’idée de ce festival, créé grâce à la passion d’un groupe de musiciens bretons parmi lesquels Dominique Jouve, Érik Marchand et Christian Duro, est de mettre en valeur les pratiques instrumentales populaires de la clarinette.
 

Les Rencontres se déroulent lors du week-end de l’Ascension à Glomel, dans les Côtes d’Armor, et à Poullaouen, dans le Finistère. L’originalité de la manifestation repose sur une programmation de qualité en milieu rural et des conditions d’écoute conviviales et diversifiées (concert, apéro-concert, animations, bal, défilé, balade musicale, « bœuf ») L’association Paotred an Dreujenn-Gaol (les amis de la clarinette, en breton), organisatrice des Rencontres, s’est donné pour objectif de réveiller une tradition musicale bretonne sur le point d’être oubliée, et de rechercher les différentes utilisations de cet instrument à vent dans le monde.

 
Le festival permet aux musiciens bretons de nouer des liens très forts avec les artistes invités, sources de « créations musicales ». Il tente aussi de favoriser la communion avec le public, et implique les écoles de musique traditionnelle de la région dans sa
programmation, en organisant des temps pédagogiques avec les musiciens invités. Deux cent cinquante bénévoles assureront, au mois de mai prochain, l’organisation des 18e Rencontres internationales de la clarinette populaire.
 
Comment sont nées les Rencontres Internationales de la Clarinette Populaire ?
Interview d’ Erik Marchand et Olivier Urvoy (Paotred an Dreujenn-Gaol)
Au cours des années 70, de jeunes sonneurs du centre Bretagne imposent de vive voix la clarinette populaire, la Dreujenn-Gaol. Un militantisme culturel qui a donné le ton, bien au-delà des marches de Bretagne.
" Le revivalisme breton a toujours considéré la clarinette populaire, comme un instrument non autochtone, donc douteux. Alors qu’en réalité il existait localement une véritable pratique ", explique Erik Marchand.

La Dreujenn-Gaol, en Breton, ou clarinette à treize clefs, est en effet largement utilisée dans la musique traditionnelle en centre Bretagne, des Monts d’Arrée aux contreforts du Méné et de la frontière du Morbihan au Trégor. " Nous avons voulu redonner sa place à cette culture souterraine, bien au-delà des cinq cantons concernés ". Au cours des années 70, ces jeunes sonneurs s’en font l’écho. " Le seul moyen d’apprendre cette technique musicale était de rencontrer des anciens qui en jouaient. Avec Dominique Jouve, nous avons fait du collectage. " En 1986, un double album, primé par l’académie Charles Cros, conforte les musiciens qui orchestrent les rencontres régionales de Kerien, puis Plounevez-Quintin : " Nous n’avions pas besoin de sensibiliser les locaux mais de leur redonner confiance en leur offrant une nouvelle ouverture. Nous voulions que le centre-Bretagne devienne une vitrine pour montrer qu’ailleurs aussi la clarinette populaire existait avec un style différent à chaque fois. " Erik a découvert les clarinettistes de la Grèce du nord et Dominique Jouve, un groupe de Polonais.
Glomel : capitale de la clarinette
La première rencontre internationale est lancée, en 1989, à Glomel. Le bourg costarmoricain devient capitale de la clarinette populaire. " C’est Christian Duro, alors adjoint au maire, qui a proposé un local pour l’association créée en même temps ", précise Olivier Urvoy, devenu président de l’association PDG, après avoir rejoint le noyau dur des aficionados. Si aujourd’hui " le trognon de chou " reconnaît à son actif une centaine de joueurs, dont à peine 5% de femmes…la pratique reste populaire : " 75% des sonneurs sont des amateurs qui jouent en fest-noz relève Erik. Un succès qui ne se dément pas " L’an dernier, nous avons accueilli 150 stagiaires", souligne Olivier. Car, au-delà du rayonnement des rencontres, qui drainent quelque 5 000 spectateurs entre Glomel et Poullaouen, l’association trace son sillon : " Nous réfléchissons par exemple à la création d’un document pour les écoles de musique. Nous organisons des animations scolaires, des cours, des stages, avec une nouveauté : un cursus sur l’année qui abordera l’instrument dans sa globalité, son style, son histoire, etc. " Et d’ajouter : " Nous assurons aussi l’interface avec ceux qui organisent des formations. "

Citons le festival Plin du Danouët, les assemblées gallèses de La Chèze, le festival interceltique de Lorient, etc. L’association est un pôle ressources incontournable, détenteur d’un fonds documentaire unique, en cours de numérisation avec Dastum. Les opérations " Bistrot-Photo " permettent d’en révéler la richesse : " Ce sont des présentations de documents iconographiques et de musique vivante que nous proposons dans des petits lieux ", commente Marie-Pierre Lepinay, qui veille à la valorisation d’un patrimoine culturel qui ne cesse de s’enrichir.
Citons le festival Plin du Danouët, les assemblées gallèses de La Chèze, le festival interceltique de Lorient, etc. L’association est un pôle ressources incontournable, détenteur d’un fonds documentaire unique, en cours de numérisation avec Dastum. Les opérations permettent d’en révéler la richesse : commente Marie-Pierre Lepinay, qui veille à la valorisation d’un patrimoine culturel qui ne cesse de s’enrichir.

L’association continue, par exemple, d’éditer, en co-réalisation, des documents sonores. Citons Musiciens du Banat, Musiques traditionnelles d’ Épire, Musiques populaires de Bulgarie. Ce soutien aux clarinettistes du monde est moteur de nouveaux projets, comme le festival de Cantabrie, en Espagne.
En outre, ces rencontres donnent voix au chapitre à la création : " Cette pratique ancienne, qui utilise des systèmes musicaux spécifiques, favorise le questionnement et la créativité. La tradition orale utilise un système de variations proche de l’improvisation ", souligne Erik Marchand qui, bec et ongles, a su imposer le chalumeau dans le spectre sonore contemporain !
 
Propos recueillis par Christine Barbedet (Pour Résonances Bretagne)

Pour plus d’infos sur les RICP
Association Paotred an Dreujenn-Gaol
Grand-Rue - 22110 Glomel
Tél./Fax : 02 96 29 69 26
Mél. : paotred@wanadoo.fr
 
 
 
 
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