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Treujenn Gaol

Doumka clarinet ensemble et Youval Micenmacher

2 Mai 2006 , Rédigé par Yvonig Publié dans #Clarinettes du Monde

Pour me préparer aux RICP 2006, j’ai effectué quelques recherches sur certains groupes programmés .Je connaissais le CD « Café Rembrandt » mais je ne m’étais jamais intéressé au Doumka Clarinet ensemble. Voici donc quelques infos en attendant de les voir pour de vrai à Glomel.
 
Doumka clarinet ensemble et Youval Micenmacher
Hervé Bouchardy clarinette, cor de basset
Alexis Ciesla clarinette, clarinette basse
Franck René clarinette, clarinette basse
Youval Micenmacher zarb, tof, bendir, batterie préparée.
 
La rencontre de l’ensemble de clarinettes Doumka et du percussionniste Youval Micenmacher entraîne sur l’écume effervescente de rythmes méditerranéens et allonge le souffle jusqu’aux confluents des musiques yiddish. Force créatrice, compositions originales, traditionnel macédonien, valse de mariage, ancienne mélodie roumaine, etc. Dans leurs musiques dominent virtuosité, jubilation et complainte, ivresse des rythmes, vibrations de peaux et velouté des clarinettes.
 
« La musicalité de Youval Micenmacher est immense. Son osmose avec la terre lui permet de faire pousser la moindre graine de pulsation, pour en obtenir une grappe de rythmes organiques ou une délicate liane mélodique. » Fara C (Jazzman).
 
« Au travers de leurs différentes clarinettes, les musiciens restituent leurs visions de l’Ugav, instrument à vent que l’on entendait, d’après les traditions bibliques, sous les tentes du nomade Jubal. Ils ne craignent pas d’employer des techniques (re)découvertes par les musiciens d’aujourd’hui. » Alain Bouchaud (Batteur Magazine).
 
A propos de YOUVAL MICENMACHER
Youval Micenmacher promène ses percussions sur les pas de ses ancêtres troubadours, après un détour de 20 ans par le jazz. En chemin, sa route croise celle de Doumka Clarinet Ensemble.
Youval Micenmacher
Il commence à jouer en 1961 des tambours orientaux -le tof en l'occurrence- à travers les musiques traditionnelles juives et israéliennes. puis il découvre le jazz, étudie la batterie et fonde avec avec 3 autres musiciens le groupe de Jazz Arcane V, il a joué avec Louis Sclavis, Didier Levallet, Annick Nozatti, John Tchicai. Avec Michel Bouquet, François Maistres, Jean Topart, dans les créations de Pierre Seghers.
 
1983 : Festival d'Avignon : Peau à Peau, spectacle pour percussionniste seul (mise en scène Michel Rostain).
1984-85 : Deux créations de Michel Touraille, Kaddish d'Allen Ginsberg et Antigone de Jean Cocteau dans lesquelles il compose la musique et joue comme musicien-acteur. 1985 : Festival d'Avignon : Solo sur le film muet Quo Vadis (1913) - Festival de Radio-France et de Montpellier La Baraque Rouge (Opéra jazz de Gérard Marais et Michel Rostain). 1987 : création de Joueurs de Jazz au Festival de Marne-la-Vallée. 1988 : création de Jubal de Enzo Corman à Mâcon. Il réunit J. M. Padovani, Gérard Marais, E. Corman pour une création au Festival de Marne-la-Vallée Le Rôdeur. 1991 : Black Ballad de Frank Carsenti avec Archie Scheep et Dee Dee Bridgewater (Grande Halle-La Villette). 1992 : création du spectacle Echange avec Armelle de Frondeville, Jean-Marie Machado, mise en scène A. Maratrat (Maison de la Culture de Saint Etienne). Il joue régulièrement au sein de l'Impossible Trio avec Philippe Deschepper et Michel Godard ; avec Jean-Marc Padovani dans le spectacle Sud, ainsi qu'avec Gérard Marais, Didier Malherbe, René Botlang...
 
 
A ECOUTER :
CD "Café Rembrandt"
1. Calice 04:19 | 2. Pandelasul 03:57 | 3. Génica II 06:26 | 4. Zemer Hadash 04:45 | 5. Instabile 02:56 | 6. Pas Perdu 00:27 | 7. Torivaki 03:35 | 8. Metal Mood 00:27 | 9. Clariff 02:31 | 10. Leila 04:30 | 11. Café 03:43 | 12. Rembrandt 00:27 | 13. Valse De Mariage 02:29 | 14. Tintal 01:09 | 15. On Yedi 06:19 Total : 48'00
De ses amours premières, du temps de "Doumka" (ancien nom du groupe), "Doumka Clarinet Ensemble" a conservé une attirance pour les répertoires traditionnels roumains et macédoniens, mais l'univers musical de ce CD, issu de la rencontre de Hervé Bouchardy, Franck René et Alexis Ciesla, tous trois clarinettistes éclectiques, avec le percussionniste Youval Micenmacher est résolument orienté vers un ethnojazz intimiste et chaleureux, friand de modalité et hommage pur à l'instrument clarinette.
Harmonia Mundi (mai 2005)
www.labelhopi.com
 
 
CD « La Coquille et le Clergyman »
FIP - Collection : Signature Référence : SIG 11015
Distribution : Harmonia Mundi (avril 2004)
 
« La rencontre de Doumka Clarinet Ensemble et des tambours orientaux de Youval Micenmacher nous entraîne sur l'écume effervescente de rythmes du Grand Orient, au contact de thèmes traditionnels non réalistes, dans l'esprit d'un jazz non académique. Ces musiques forment une ligne d'horizon contrastée, le contraire d'une ligne de démarcation ». FIP
 
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Doumka ou les musiciens voyageurs
Entretien avec Alexis Ciesla et Hervé Bouchardy (Doumka clarinet ensemble)
Votre démarche musicale semble pour le moins originale : comment en êtes vous arrivés à cette pratique des musiques yiddish ?
Alexis Ciesla : Ce ne sont certes pas nos études au CNR de Lyon qui nous ont orientés vers ces musiques ni même nos origines culturelles ou religieuses! En fait Frank, Hervé et moi même avons été séduits par l'écoute d'un grand clarinettiste "Klezmer" (mot hébreu "Klez" : instrument - "zemer" : chant) qui s'appelle Giora Feidman. Ce dernier est né à Buenos Aires et vit actuellement à New York. Le principe de ces musiciens klezmer est de s'approcher de la voix humaine avec comme souci de mettre en avant l'expressivité. Autrement dit "faire rire et pleurer l'instrument" L'esprit Klezmer est vraiment de lier la voix à l'instrument : le mot derrière le son. En plus ce "concept musical" est très ouvert aux autres cultures, du fait que les juifs ont vécu partout dans le monde. Il y a même un mélange de tradition et de modernité: Benny Goodman, par exemple, était un musicien juif, qui s'est inspiré quelque peu de mélodies juives qu'il a jazzifiées. Il est important aussi de souligner qu'il s'agit plus d'une attitude que d'un répertoire de mélodies. Giora Feidman dit "peu importe la mélodie, tout réside dans la manière de la jouer". Il faut dire aussi que la clarinette est très utilisée dans ces musiques au même titre que le violon.
 
D'autres clarinettistes vous ont-ils séduits ?
Hervé Bouchardy : Nous sommes beaucoup interessés par les autres grands clarinettistes surtout pour la partie improvisation comme Sclavis, Portal, Trovesi...
Au tout début nous étions 3 clarinettistes et nous avons cherché un instrument harmonique. L'accordéon pour sa place dans la musique yddish, dans les Balkans, dans les pays d'Europe Centrale, en Russie nous a paru indispensable. Mais le fait que ce soit aussi un instrument à anches procure un timbre qui se marie à merveille avec les clarinettes. Nous avons choisi Joël Meiller parce que son parcours musical est assez intéressant : de musicien de bal, il est devenu accordéonniste classique, profondément intéressé par les musiques traditionnelles. Son ecclectisme en matière musicale ne pouvait qu'enrichir la palette sonore de l'ensemble. Après la mélodie, l'harmonie, nécessité d'une rythmique : "il fallait que ça le fasse!" Nous avons fait appel il y a deux ans à Philippe Garcia qui a suivi comme nous ses études de percussions au CNR de Lyon, il joue également la batterie jazz notamment avec "Le Collectif Mu". Il a surtout fait un séjour en Turquie qui lui a permis d'avoir une activité musicale très importante et en particulier à Ankara où il a joué avec le percussionniste Okay Temiz.
 
Quels types de clarinettes jouez-vous dans le concert, et comment construisez vous votre spectacle ?
H.B. : La clarinette Sib soprano courante, le cor de basset en Fa un peu plus grave et la clarinette basse en Sib, voila nos instruments, dans l'esprit d'ouvrir la tessiture et de faire évoluer les timbres. Il nous faut partir du chant, de la mélodie et s'en servir de matériau pour le déformer, l'arranger voir le sublimer. Dès l'exposition du thème l'improvisation prend place et donne la forme au "discours musical". Nous souhaitons aussi rapprocher les musiques et les gens et faire sauter les frontières. En contraste avec la "monochromie" de l'instrumentation notre répertoire est très éclaté. Au début du spectacle nous souhaitons poser un mystère, et créer une intimité dans une ambiance très feutrée : une façon d'imposer le silence et mettre les gens en situation d'écoute, comme dans un climat de paix et de sérennité. Dans la continuité du spectacle se produit une grande mutation avec une certaine rudesse : vers un chemin plus moderne presque jazz. C'est un peu le "freilach" (mot germanique signifiant "libre"et "rire") une sorte d'éclat de rire , une danse...Dès lors nous passons de la Roumanie à la Turquie au style Klezmer. Il faut venir voir le spectacle, ne comptez pas sur nous pour tout dévoiler !
Sources : Propos recueillis par Patrick Partouche (La lettre du CMTRA N° 27)
 
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Entretien avec Alexis Ciesla (Doumka clarinet ensemble)
http://www.cmtra.org/entretiens/archivelettres/lettre30/Doumka.html
 
Alexis Ciesla : L'ensemble Doumka propose un concert qui comporte plusieurs couleurs. Tout d'abord des musiques de la tradition yiddish, des "freilach", qui sont ces musiques de danse, très festives, en alternance avec des pièces un peu plus douces, un peu plus tendres et nostalgiques, comme les "nigun", qui sont des pièces instrumentales. Nous sommes influencés par les répertoires yiddish qu'interprète le grand clarinettiste klezmer Giora Feidman, des pièces traditionnelles, ou qui ont été composées pour lui, par exemple par Edna Nahamias, ou Hadar, des musiques qui ne sont pas traditionnelles, mais que ce grand musicien klezmer s'est approprié, et que l'on reprend avec bonheur. Nous jouons également des pièces traditionnelles qui viennent de Turquie et de Roumanie, comme des "doïna", ces musiques très libres, très ornementées, pour une grande part improvisées. Autour de cela, nous avons des apports personnels, des compositions, et des pièces apparentés au jazz, et qui peuvent, par des caractéristiques harmoniques ou l'interprétation qu'on en donne, se rallier à cette thématique des musiques orientales et yiddish. Au départ, le groupe est né de la volonté des trois clarinettistes, Franck René, Hervé Bouchardy et moi-même. Nous avons une formation musicale classique, nous sommes sortis du Conservatoire National de Région tous trois dans la même promotion, avec une amitié solide, une attirance commune pour ces musiques traditionnelles d'Europe orientale, et une grande admiration pour ce clarinettiste, Giora Feidman, qui nous a fortement marqués. Dans un premier temps, on se disait que cette musique n'était pas pour nous, c'est vraiment une autre culture, une autre technique. On a beaucoup écouté cette musique, on s'y est attaqué, on l'a repiquée, comme ça se fait dans la musique traditionnelle, ou dans le jazz. Et nous avons changé d'opinion, parce que, sans avoir la prétention de rivaliser avec les grands musiciens klezmer ou turcs, je pense que, avec notre apport personnel, notre formation, nos connaissances particulières, nos sensibilités, nous arrivons à nous approprier cette musique.
De fil en aiguille, nous avons pensé qu'en trio de clarinettes, il manquait quelque chose, et s'est imposée à nous la nécessité d'avoir un instrument harmonique, et tous les trois avons une attirance pour l'accordéon. Nous avons fait le pari de trouver un nouveau son, avec les clarinettes, clarinette, clarinette basse et cor de basset, et un accordéon, qui a aussi des anches. Nous nous sommes dit qu'il y avait une alchimie possible, à trouver. L'évidence s'est imposée d'ajouter un percussionniste, et chacun apporte ses influences, ses connaissances : Philippe Bourlois, à l'accordéon, qui a une formation équivalente à la nôtre, et Alain Chaléard, qui lui, a déjà un bagage de musiques traditionnelles un peu plus important que le nôtre, et qui s'est joint au groupe, avec ses connaissances et sa science des percussions traditionnelles. La musique de Doumka est une musique de clarinettes, mais on essaye d'utiliser ces instruments dans des rôles assez diversifiés : la clarinette basse remplace la contrebasse à corde, une autre clarinette brode autour du thème, et la troisième joue le thème. À la fin des concerts, le public ne nous dit pas qu'il manque un violon, ou un chanteur. Nous reconstituons, en jouant sur les couleurs, un groupe qui ne sonne pas seulement comme un ensemble de clarinettes.
 
Nous nous intéressons à toutes les traditions où la clarinette joue un rôle, comme en Bretagne, ou en Bresse, mais nous en sommes au début des découvertes. Nous avons toujours eu une curiosité, et même une fascination envers les musiques traditionnelles. Autant nous ne renions absolument rien des musiques classiques, et de tout ce qu'elle ont pu nous apporter au cours de nos études, autant nous n'avons pas été formés aux musiques traditionnelles, autant nous rejoignons la démarche d'avoir accès à une très grande quantité de disques traditionnels, de les écouter avec attention, de s'en imprégner, avec une part d'imitation des techniques de jeu. Pour nous la musique yiddish est un plus, le répertoire de Giora Feidman existe sous forme de partitions, avec indication des grilles harmoniques, comme dans le jazz, ce qui nous permet de les arranger, de les orchestrer à notre manière, avec un support écrit qui nous en facilite l'abord. Dans la musique que l'on pratique, il y a une part d'improvisation, dont l'influence n'émane pas des musiques traditionnelles, mais plus de musiciens improvisateurs tels que Louis Sclavis, et Gianlugi Trovesi. Ce sont des influences très fortes qui se sont ajoutées à la musique classique, c'est indéniable, et ça se retrouve dans nos répertoires et dans notre musique.
 
(Source : La lettre du CMTRA N° 30)
 
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